le sphinx

traduction numérique et animations en direct

technique vidéo sur scène

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...du spectacle vivant

 

 

LE SPHINX - CLAIRS DE LUNE - LA MARCHE A L'ETOILE - L'ENFANT PRODIGUE

CABARET DU CHAT NOIR

traduction numérique et animations en direct

juin 2004 - janvier 2005 - février 2006

Auditorium du Musée d'Orsay

 

Le Cabaret du Chat Noir était un petit lieu situé rue Victor Massé, à Paris. Des peintres, des musiciens, des chanteurs utilisaient ce lieu dans les années 1890 pour créer une trentaine de pièces d'ombres et les faire découvrir au public.

Il faut imaginer un castelet avec un écran derrière lequel toutes sortes de manipulations avaient lieu : Des manipulations de zincs sculptés qui formaient des silhouettes, ou bien des châssis sculptés, ou bien des plaques de verre peintes. Ainsi que tout un attirail qui permettait de bruiter les pièces d'ombres. Une vraie machinerie complexe constituait l'arrière du castelet. Devant le castelet, des récitants ou des chanteurs accompagnaient la pièce d'ombre.

Les mouvements des zincs et des plaques étaient assez sobres (généralement de gauche à droite, de droite à gauche, de haut en bas ou de bas en haut). Mais ces pièces d'ombres annoncent les débuts du cinéma.

LE SPHINX

A partir de la partition illustrée du "Sphinx", sous la direction de Jean Godement, Patrice Schmitt (photographe au Musée d'Orsay) et moi-même, avons travaillé sur la traduction numérique de cette pièce du Cabaret du Chat Noir.

Jean Godement, metteur en scène des pièces de théâtre d'ombres et marionnettiste, nous donnait les informations historiques et sa vision de la reconstitution. A partir de là, nous faisions un travail de traduction afin de rester fidèles aux idées et méthodes du cabaret du chat noir du 19ème siècle tout en utilisant des outils du 21ème siècle. Cette traduction exploitait nos connaissances des outils informatiques (tout en sachant que ce ne sont que des outils à la dispositions d'idées...) mais surtout nos capacités à nous fondre intelligemment dans les demandes du metteur en scène pour atteindre une certaine justesse dans les représentations.

Patrice Schmitt s'est chargé des numérisations des 16 tableaux de la partition. Il a ensuite séparé les éléments de chaque tableau (les fonds / les défilés).

 

tableau 11 complet
fond isolé du tableau 11
défilé isolé du tableau 11

(*) pour la dégradation volontaire des planches ci-dessus, cf bas de page

Avec les éléments préparés par Patrice Schmitt, j'ai cherché un moyen adapté à la situation, qui me permettrait d'envoyer les fonds et d'animer les défilés en direct, de manière à suivre très précisément la partition musicale interprétée par une pianiste et un baryton-basse.

L'ensemble des tableaux en mouvement était projeté sur l'écran du castelet en direct.

Ce travail d'interprétation impliquait l'utilisation de 3 logiciels différents (traitement d'images fixes, traitement d'images animées, intégration de l'ensemble dans un logiciel de video DJ) car ces traductions numériques demandaient un travail sur les tailles d'images, leur définition, leur mouvement et le respect des matières et couleurs d'origine des planches. Les fonds sont restés des images fixes. Les défilés étaient traités sur montage virtuel en animation. Dans un troisième temps, chaque élément a été intégré dans un logiciel de video DJ que je manipulais durant le spectacle en fonction du rythme variable du chant. Cela supposait une connaissance parfaite de la partition musicale.

AUTRES TRADUCTIONS NUMERIQUES

En janvier 2005, nous avons réitéré l'expérience avec de nouvelles pièces du Cabaret du Chat Noir.

"La marche à l'étoile" et "Clairs de lune" ont donné lieu à la création de nouvelles animations numériques...

"La marche à l'étoile" combinait animations numériques et manipulations des vrais zincs prêtés par le Musée des Arts Décoratifs. J'ai d'ailleurs réalisé un film documentaire sur cette reconstitution, "La marche à l'étoile. Recto / Verso".

"Clairs de lune" était entièrement numérique. C'est la pièce la plus aboutie du point de vue de la reconstitution, des indications minutieuses de Jean Godement et de la traduction numérique. Les planches (les tableaux) laissées par Jacques Rivière sont très belles. Tout en respectant les couleurs de Rivière, mon travail consistait à isoler les plans de chaque tableau et les éléments en mouvement. Ensuite chaque élément évoluait en luminosité, en variations de couleur pour aboutir au tableau de Rivière (les couchers de soleil, les levers de lune, le mouvement des vagues...).

Et en février 2006, reprise du Sphinx -malheureusement sans modifications depuis la première traduction numérique-, ainsi que la création de "L'Enfant Prodigue". Pièce entièrement numérique.

Dans les trois spectacles, les traductions numériques interviennent lorsqu'il n'est pas possible de retrouver ou de refaire les éléments qui servaient aux manipulateurs du Cabaret du Chat Noir dans les années 1890, notamment les plaques de verre. Ces plaques n'existent quasiment plus. Et pour celles qui existent encore, elles sont difficilement manipulables dans le cadre d'un spectacle à cause de leur fragilité. Au Cabaret du Chat Noir il y avait une soixantaine de glissières entre la lumière et l'écran, derrière le castelet, dans lesquelles les manipulateurs inséraient et faisaient bouger des plaques de verre.

On peut dire, je crois, que les traductions numériques sont très liées à l'utilisation de la couleur dans l'écran du castelet. Ce que permettaient les plaques de verre.

(*) pour des raisons indépendantes de ma volonté, je ne peux reproduire ici ni les programmes distribués aux spectateurs les jours de représentations du Chat Noir ; ni les documents sur lesquels nous nous sommes appuyés pour faire ces traductions numériques. Cela est en total désaccord avec la ligne globale de mon site qui est de partager et mettre à disposition les savoirs. Sans pour autant ignorer les limites du droit d'auteur. Dans ce cas précis nous avons affaire à une vision pointilleuse du droit d'auteur.

Le monde des personnes qui gravitent autour du Cabaret du Chat Noir n'est pas bien grand, mais il est tonitruant... Je ne suis pas d'accord avec le fait de garder son savoir bien au chaud et de passer son temps à vérifier que les autres ne vous le volent pas. C'est à long terme, un choix qui ne tient pas la route à mes yeux. J'ai expliqué mon point de vue aux personnes intéressées, nous ne sommes pas d'accord, c'est un état de fait.

J'ai choisi de ne plus perdre de temps avec cela, la vie est trop courte et j'ai plein d'autres chats à fouetter...